Réflexions et débats

Pour entrer dans le débat qui mène à la Fédération européenne

Éléments d’une réflexion de fond :

Sylvie GOULARD

L’Europe enfla si bien qu’elle creva – De 27 à 36 États ?

Taillandier
Collection Essais
Parution : mars 2024
144 pages
ISBN 1021061239
EAN 9791021061231

 

Les dirigeants européens l’ont décidé : ils ont promis à l’Ukraine, à la Moldavie, à la Géorgie et à tous les pays des Balkans occidentaux qu’ils rejoindraient l’Union européenne, Les bons arguments ne manquent pas, mais, face à un Vladimir Poutine déterminé à abattre tout ce qu’elle représente, l’UE n’a pas droit à l’erreur, Or le processus a été lancé sans plan précis ni accord sur l’essentiel.

Loin de renforcer l’UE, cette décision pourrait bien entraver son action, tout en la privant de son orliginalité. C’est une fuite en avant alors qu’elle n’a toujours ni politique extérieure, ni défense unifiée, ni budget digne de ce nom.

Enfin, ses dirigeants ne se sont guère souciés de ce qu’en pensent les citoyens européens. N’ont-ils rien appris de l’illusion turque, il y a vingt ans, ou du Brexit ? Rien n’est jamais acquis en Europe, surtout quand le nationalisme revient en force.

Ce n’est plus le moment de prétendre que l’union fait la force sans s’occuper d’abord de faire l’union.

Étrangement, cependant, si Madame Goulard énonce dans ce livre tous les prémices qui justifient l’avènement d’une Europe puissante et souveraine disposant d’institutions démocratiques, elle ne va pas jusqu’à une conclusion logique décrivant les moyens d’y parvenir. Ce n’est que dans unterview au quotidien ne ligne belge levif.be le 29 avril 2024, qu’elle s’étend sur le sujet en insistant sur la nécessité d’une gouvernance démocratique qu’empêche l’actuelle prééminence du Conseil européen (des chefs de gouvernements des États membres).

Sophie HEINE

Défense européenne pour les citoyens

Éditions Couleurs livres
Collection Question de société
Parution : janvier 2024
138 pages
ISBN 978-2-87003-943-4

 

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a montré que la paix en Europe est on ne peut plus fragile et révèle la faiblesse de l’Union européenne. Pour garantir la sécurité de ses citoyens, celle-ci doit se doter d’une véritable politique de sécurité et de défense souveraine. Cet ouvrage analyse les politiques européennes existantes dans ce domaine et fait des propositions alternatives afin de stimuler une réflexion critique et pro-citoyenne en matière de sécurité et de défense.

Sophie Heine commence par analyser, de façon critique, l’historique et les évolutions récentes de la politique de sécurité et de défense européenne. Loin des approches communautaire et intergouvernementales dominantes actuellement, elle avance une alternative fédéraliste fondée sur une souveraineté européenne unitaire. L’auteure revient ensuite sur le lien intrinsèque entre souveraineté et politique de sécurité, et propose que cette souveraineté européenne soit conforme à l’état de droit et à la démocratie, afin de garantir les intérêts des citoyens à la liberté effective.

Aliénor BALLANGÉ

La démocratie communautaire – Généalogie critique de l’Union européenne

Éditions de la Sorbonne
Collection Essais
Parution : février 2022
246 pages
ISBN 979-1-0351-0676-8

 

Se contenter de décrire l’Union européenne dans sa forme présente, sans référence à la nature profonde du « projet européen » suggère que celui-ci est désormais abouti et qu’aucune évolution n’est désormais plus possible sinon par des adaptations à la marge. C’est surtout gommer son fonctionnement dénué de légitimité démocratique au niveau nécessaire, et abandonner le sujet aux diverses forces nationalistes. Les discours lyriques vantant les développements survenus depuis 1950, et se contentant paresseusement d’analyses contemplatives à partir des seules sciences politiques, économiques ou juridiques ferment la porte à l’achèvement de la « construction européenne ».

Ce livre remet au devant de la scène le rapport de l’Europe politique au peuple des citoyens européen, en examinant précisément les discours des théoriciens et des praticiens de cette construction européenne pour identifier les courants de pensée bien distincts qui les ont inspirés et qui les traversent encore. Les premières élections des députés européens en 1979, au suffrage universel direct, ont inauguré une ère nouvelle qui n’est toutefois pas – pas encore ? – parvenue à établir en pleine clarté la souveraineté essentielle des citoyens européens en tant que corps électoral, souveraineté naturelle qui en fait le « peuple constituant » européen. Jamais dans le passé, il n’a été aussi urgent pour l’Europe, diverse mais unie, de se doter d’un véritable État, déterminé, légitime et capable d’agir parce que reconnu et respecté sur la scène internationale, tout en disposant de moyens diplomatiques et d’une défense propres.

L’idée d’une démocratie spécifiquement européenne affleure déjà dans les trois courants idéologiques qui s’affrontent dès l’entre-deux-guerres autour de leur définition du « bon gouvernement » de l’Europe. Les personnalistes (français) ont défendu une vision « communautaire » de la démocratie, tandis que les fédéralistes (italiens) en ont appelé à l’émergence d’une démocratie « populaire ». À ces deux généalogies s’est ajouté le courant ordo-libéral, soutenant une démocratie « de marché » constituée par et pour des « citoyens-consommateurs » infantilisés, courant idéologique devenu aujourd’hui objectivement hégémonique.

Aliénor Ballangé défend dans ce livre l’idée que la démocratie européenne contemporaine résulte à la fois d’une dialectique complexe entre idéologies personnaliste, fédéraliste et ordolibérale, et d’une intense circulation de ses acteurs au sein de ces différents réseaux. À partir des notions de « constitution économique européenne », de « marché institutionnel » et d’« économie sociale de marché », elle aborde le rapport complexe que la théorie ordolibérale prétend entretenir avec la démocratie. Par son travail, elle apporte les bases qui permettent d’éclairer les débats et de tracer la route à suivre aujourd’hui avec lucidité et courage, pourvu que l’on ose dépasser la situation actuelle et résister à la tentation de décrire l’UE comme une simple innovation en apesanteur, exceptionnelle par rapport aux formes démocratiques habituelles et déclassant en quelque sorte Montesquieu.

Jean MARSIA

Une constitution fédérale pour les États-Unis d’Europe. Pourquoi et comment ?

273 pages
Édition Filigranes, 2020
Avenue des Arts, 39
BE-1040 Bruxelles
Tél: +32 2 511 90 15
www.filigranes.be
ISBN 9782960255300

 

Après avoir rappelé pourquoi l’Europe a besoin d’une gouvernance fédérale, ce livre répond à deux des questions les plus fréquemment posées à l’auteur lors des 175 exposés qu’il a prononcés depuis 2015 : « En quoi consisteront les États-Unis d’Europe ? » et « Comment pourraient-ils advenir ? ».

L’Union européenne (UE) ne peut assurer notre défense et notre sécurité. Les 250 milliards € qui ont été dépensés en 2019 par les États-membres de l’UE au titre de la défense n’ont pu générer que 5 à 6 % des capacités militaires des États-Unis d’Amérique. Sans leurs moyens de renseignement, de télécommunications et de transport stratégique, nous sommes incapables d’agir. Or, le terrorisme islamiste et des autocrates agressifs se sont imposés sur la scène mondiale.

Avec une constitution et une loi fondamentale, nous pourrions progressivement redevenir autonomes, souverains et indépendants, afin d’assurer le rayonnement de nos valeurs, la protection de nos intérêts et l’avenir des générations futures d’Européens.

Matthieu CALAME

La France contre l’Europe – Histoire d’un malentendu

Éditions Les Petits matins
Collection Essais
Parution : janvier 2019
156 pages
ISBN 978-2-36383-259-7

 

Si l’UE actuelle reste une confédération lâche et sans grande capacité d’action, c’est principalement parce que, durant un demi-siècle, les gouvernements français successifs n’ont eu de cesse de bloquer une intégration politique réelle afin de conserver une illusoire souveraineté en matière de politique étrangère, mais aussi sur le plan budgétaire et social.

Pour justifier ce comportement ambigu, intellectuels et politiciens ont brandi l’épouvantail d’une Europe réduite à l’état de « grande Suisse ». Mais, tout bien considéré, l’histoire de la confédération helvétique au XIXe siècle évoque par maints aspects le défi européen d’aujourd’hui : ligue médiévale marginalisée au moment où se constituent les puissances européennes, elle a dû, pour survivre, se transformer en État-nation multiculturel.

Au moment où la lutte pour l’hégémonie mondiale est engagée entre les grandes puissances – États-Unis, Russie, Chine, Inde –, il devient nécessaire d’accomplir le grand saut fédéral et de se constituer en État-nation européen. Il est plus que temps pour la France de sortir de l’hypocrisie – s’il n’est pas déjà trop tard.

 

Anne-Marie THIESSE

La création des identités nationales – Europe XVIIIe-XXe siècle

Éditions du Seuil, 1999 (2001 pour la bibliographie mise à jour)
Collection Points, Histoire
Parution : mars 1999 (octobre 2001 pour la bibliographie mise à jour)
311 pages
ISBN 978-2-02-041406-7

Les identités nationales sont des constructions. La liste des éléments de base d’une identité nationale est connue : des ancêtres fondateurs, une histoire, une langue, un folklore. Sa mise au point fut l’œuvre commune menée en Europe durant les deux derniers siècles. Le militantisme patriotique et les échanges transnationaux d’idées ont créé des identités toutes spécifiques, mais similaires dans leur différence.

De l’invention des épopées barbares à la conception des musées d’ethnographie, de l’élaboration des langues nationales à celles des costumes typiques, cet ouvrage retrace la fabrication culturelle des nations européennes.

 

Dominique SCHNAPPER

avec la collaboration de Christian Bachelier

Qu’est-ce que la citoyenneté ?

1re édition 22 février 2000, 2e édition, octobre 2004
Collection Folio Actuel (n° 75)
320 pages
ISBN 9782070411894

Le terme de citoyenneté est galvaudé. Jugé passéiste il y a vingt ans, il est aujourd’hui comme un talisman que l’on brandit pour appuyer toute revendication. Ce terme a pourtant un sens historiquement précis : l’appartenance à une communauté politique autonome, définissant des droits et des devoirs.

Il n’en reste pas moins que les grandes traditions politiques l’ont interprété différemment, lorsqu’il s’agit d’articuler la citoyenneté à l’individu, à la nationalité, aux croyances religieuses, aux inégalités sociales, aux traditions historiques et communautaires. C’est donc l’histoire, les idéologies, la sociologie de la « citoyenneté » que retrace cet ouvrage qui est en soi un véritable manuel contemporain d’instruction civique.

 

Suivre le débat permanent :

IL FEDERALISTA rivista di politica
LE FÉDÉRALISTE revue de politique
THE FEDERALIST a political review

 

Édition italienne: trois numéros par an.
Édition anglaise: un numéro par an (trois numéros jusqu’en 2008).
EDIF
via Villa Glori 8
IT-27100 Pavia
www.thefederalist.eu
publius@thefederalist.eu

Fondée en 1959 par Mario Albertini et un groupe de militants du Mouvement fédéraliste européen, la revue « Le Fédéraliste » paraît en italien de 1959 à 1961, puis, avec l’unification des organisations fédéralistes, en français de 1962 à 1974. Elle reprend sa publication en italien en 1975 et depuis 1984 également en anglais.

Contributeurs et traducteurs sont les bienvenus…

 

The Federalist Debate

www.federalist-debate.org

 

James MADISON, Alexander HAMILTON, John RAY


The Federalist

1788

Lire en ligne (en anglais)

Traductions françaises :

Alexander Hamilton, John Jay et James Madison, Le Fédéraliste (1788)
Economica, Paris, 1988
788 pages
ISBN ‎ 978-2-7178-1570-2

 

 

Alexander Hamilton, John Jay et James Madison, Le Fédéraliste (1788)
Classiques Garnier, Paris, 2012
648 pages
ISBN 978-2-8124-0565-5

 

 

« Le Fédéraliste » est une compilation des “Federalist Papers”, une série de 85 articles plaidant pour la ratification de la Constitution des États-Unis, d’abord publiés en série dans les journaux de la ville de New York. Rédigés par James Madison, Alexander Hamilton et John Jay sous le pseudonyme collectif « Publius » (en mémoire du consul romain Publius Valerius Publicola), ils exposent la philosophie et la motivation du concept de fédéralisme à l’origine de la Constitution américaine.

http://www.juspoliticum.com/article/Le-Federaliste-revisite-539.html

 

 

 

 

 

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