DÉCLARATION DU PRÉSIDENT DE L’UEF SUR L’UKRAINE
DÉCLARATION DU PRÉSIDENT DE L’UEF SUR L’UKRAINE
Bruxelles, le 23 février 2022
Voilà des années que les tensions entre l’Ukraine et la Russie n’avaient pas atteint un tel niveau. Le stationnement massif de troupes russes à proximité des frontières du pays fait craindre une invasion de la part de Moscou. La crise actuelle a été provoquée par le renforcement constant du dispositif militaire russe en Ukraine et dans les environs, ainsi que par l’utilisation déstabilisatrice d’attaques hybrides, notamment de désinformation et de cyberattaques, contre les institutions gouvernementales ukrainiennes.
La frénésie de négociations internationales de la semaine dernière n’ayant débouché sur aucune avancée, la Russie semble se préparer à une nouvelle agression contre l’Ukraine. Mais l’Union européenne (UE) est toujours en train de calibrer sa réponse potentielle.
L’UEF fait la même évaluation que les institutions européennes quant à la gravité de la situation et elle souhaite vivement que les efforts diplomatiques soient couronnés de succès. Nous sommes solidaires de l’Ukraine et de ses citoyens et nous confirmons à nouveau notre soutien sans équivoque à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues. L’Ukraine est un pays libre et souverain et l’UE doit continuer de se tenir à ses côtés.
L’UE doit faire usage de sa principale force – l’influence économique – et se préparer à le faire de manière stratégique pour parer à toutes les éventualités. Il n’y a pas d’autre moyen pour l’Union de persuader les grandes puissances qui se disputent l’avenir de l’Europe de ce qu’elle constitue une force avec laquelle elles doivent compter. Nous devons continuer de soutenir les militaires et les civils ukrainiens en leur fournissant les moyens de se préparer, allant de l’énergie à la cybersécurité.
« L’UE n’est pas parvenue à préparer un ensemble robuste de sanctions à imposer à la Russie pour le cas où le pays envahirait à nouveau l’Ukraine. Ce ne sont là que de piètres excuses pour justifier l’inaction. Une UE fédérale dont la politique étrangère ne serait pas soumise à des menaces de veto individuelles serait plus efficace. Cette nouvelle crise est l’occasion pour l’UE d’être plus mûre, plus souveraine et plus indépendante et de devenir un acteur mondial indépendant, qui agit rapidement et vigoureusement chaque fois qu’une crise éclate, avec des partenaires si c’est possible mais seul si nécessaire. Nous attendons avec impatience le nouveau document de la boussole stratégique de l’UE – dont le besoin est aujourd’hui plus urgent que jamais – et un suivi des conclusions de la conférence sur l’avenir de l’Europe qui pourrait conduire à une UE plus démocratique, plus souveraine et plus forte dans le monde » déclare Sandro GOZI, président de l’UEF et député européen, en appelant à une amélioration déterminée de la politique étrangère, de sécurité et de défense de l’UE.
« Nous devons nous appuyer sur la diplomatie pour parvenir à un accord qui profite à toutes les parties impliquées dans ce conflit, y compris l’UE. Nous avons besoin d’une politique étrangère pour gagner en engageant les États-Unis, la Russie et l’Ukraine à débloquer les négociations » conclut M. GOZI.
Nous considérons que l’avenir du peuple ukrainien et celui des autres pays du Partenariat oriental, ainsi que celui de la Russie, se trouve en Europe. Nous sommes convaincus qu’il existe un avenir radieux pour l’Ukraine et son peuple.
*Contexte
La fin de la Seconde Guerre mondiale a entraîné un nouvel ordre fondé sur la confrontation de deux grands blocs. Le bloc occidental s’était organisé militairement autour de l’OTAN (1949) et, en réponse, l’URSS avait promu le Pacte de Varsovie (1955) pour équilibrer la puissance de l’OTAN. L’Ukraine faisait partie de cet accord en tant que république soviétique au sein du bloc de l’Est.
En 1991, l’Union soviétique a été dissoute et les quinze républiques ont déclaré leur indépendance. L’Ukraine compte une importante minorité russophone, très présente dans l’est du pays et dans la péninsule de Crimée. Comme la Russie, l’Ukraine a connu dans les années 1990 une profonde dépression économique. L’effondrement de l’URSS a permis à l’OTAN d’étendre son influence en Europe de l’Est. Cette expansion inquiétait Moscou, qui ne put cependant l’éviter.
La décennie des années 2000 a été turbulente pour l’Ukraine, le pays étant contrôlé par des oligarques proches de Moscou, dont les politiques répressives du gouvernement ont ralenti la modernisation du pays, ce qui a conduit à la révolution orange et à la révolution “Euromaidan”.
Avec les derniers gouvernements, certaines réformes pro-européennes ont provoqué des protestations en Crimée, où la majorité de la population est pro-russe. La Russie a profité de la situation et a envahi la péninsule de Crimée, sur la mer Noire. L’Europe a imposé des sanctions économiques à la Russie. Dans le même temps, des affrontements armés ont commencé dans le Donbass, mais le conflit est resté gelé jusqu’à aujourd’hui.
Sandro GOZI
président de l’UEF
